La RDC tourne dos à la Chine sur le rachat d’une entreprise minière
La République Démocratique du Congo (RDC) s’oppose catégorique de la société minière publique Gécamines à la vente de Chemaf Resources, une entreprise active dans l’exploitation du cuivre-cobalt, à un groupe chinois. Cette décision, rendue publique le 1er juillet 2024, met en lumière les tensions croissantes entourant les investissements chinois dans le secteur minier africain.
Depuis plusieurs années, la Chine a massivement investi dans les ressources naturelles de l’Afrique, avec des projets majeurs en RDC, en Zambie et en Afrique du Sud. Ces investissements, souvent assortis de la construction d’infrastructures, ont renforcé la présence économique chinoise sur le continent.
Chemaf Resources, détentrice d’un bail de 25 ans pour un permis de cuivre-cobalt appartenant à Gécamines, avait été mise en vente en 2023 pour soutenir son ambitieux projet de complexe minier à Mutoshi. Ce projet, appuyé par le géant des matières premières Trafigura, prévoit des productions annuelles significatives de cobalt et de cuivre.
Cependant, les plans ont été bouleversés lorsque Gécamines a découvert par voie de presse les conditions de vente à Norin Mining, un groupe chinois. Le conseil d’administration de Gécamines, réuni en urgence, a qualifié cette transaction de “violation flagrante” des accords existants avec Chemaf SA, filiale de Chemaf Resources. Gécamines affirme avoir le droit d’être informée et d’approuver tout changement de contrôle des actifs qu’elle possède ou qu’elle a en bail.
Cette opposition souligne les défis complexes auxquels font face les entreprises étrangères, notamment chinoises, dans le secteur minier africain. Malgré des relations solidement établies avec plusieurs gouvernements locaux, la Chine doit naviguer avec précaution dans un environnement où les intérêts nationaux et la souveraineté sur les ressources sont des sujets sensibles.j
En réaction à cette controverse, les autorités congolaises ont manifesté leur détermination à protéger leurs intérêts nationaux et à maintenir un contrôle rigoureux sur les ressources stratégiques du pays. Cette résistance de Gécamines pourrait influencer les futures négociations impliquant des entreprises étrangères, en insistant sur la nécessité d’une transparence et d’une coopération mutuellement bénéfiques.
Ben Tshokuta