Le Venezuela arrête quatre américains et deux espagnols pour “complot d’assassinat” contre le président Maduro
Les autorités vénézuéliennes ont annoncé samedi l’arrestation de sept ressortissants étrangers, dont trois Américains, deux Espagnols et un Tchèque, dans un contexte de tensions croissantes entre le Venezuela et plusieurs pays occidentaux. Diosdado Cabello, vice-président du pays, a évoqué un plan présumé visant à « générer de la violence » et à « déstabiliser » le Venezuela, soulignant que les autorités avaient saisi environ 400 fusils en provenance des États-Unis.
Les conditions de détention des sept individus restent floues. Les autorités vénézuéliennes n’ont pas précisé les charges retenues contre eux ni s’ils avaient été présentés à un juge, malgré les demandes répétées de Washington, Madrid et Prague. « Nous respectons les droits de l’Homme et ils sont protégés par les autorités vénézuéliennes dans un endroit sûr », a déclaré Diosdado Cabello.
Cette situation intervient alors que le pays fait face à des tensions diplomatiques exacerbées, notamment en raison de la réélection contestée de Nicolas Maduro. Les pays européens, pour leur part, se sont abstenus de reconnaître le résultat du scrutin du 28 juillet, tandis que les États-Unis ont apporté leur soutien au candidat de l’opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui a récemment obtenu l’asile en Espagne après avoir été menacé de prison.
Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil, a exigé de l’Espagne qu’elle « rectifie immédiatement » sa position sur la situation politique au Venezuela. Il a également dénoncé ce qu’il qualifie d' »agression et d’ingérence » de la part de Madrid, qui serait devenu un refuge pour des éléments qu’il considère comme terroristes et criminels.
De son côté, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a exigé des clarifications concernant les deux ressortissants espagnols arrêtés, affirmant qu’ils n’avaient aucun lien avec le gouvernement espagnol. Il a promis une protection diplomatique et consulaire tout en maintenant un contact étroit avec les familles des détenus.
La tension ne se limite pas aux relations bilatérales : le vice-ministre vénézuélien des Affaires étrangères pour l’Europe a également exprimé son mécontentement envers l’Union européenne, en réponse aux critiques formulées par Josep Borrell, haut représentant pour les affaires étrangères de l’UE.
Alors que le Conseil national électoral du Venezuela a proclamé Nicolas Maduro vainqueur avec 52 % des voix, l’opposition conteste ces résultats, affirmant que Gonzalez Urrutia aurait obtenu plus de 60 %.
Ben Tshokuta