Turquie: une bagarre entre députés éclate au parlement
Une violente altercation a eu lieu ce vendredi au sein du parlement turc, lorsqu’un député du Parti de la justice et du développement (AKP), Alpay Ozalan, a assené un coup de poing à son homologue d’opposition, Ahmet Sik. Cette confrontation a éclaté alors qu’Ahmet Sik critiquait le gouvernement concernant le cas de Can Atalay, un député actuellement incarcéré.
L’incident a rapidement dégénéré en une bagarre générale, impliquant plusieurs députés et durant près de trente minutes. Les affrontements ont causé des blessures légères chez au moins deux députés de l’opposition, qui ont reçu des coups au visage, laissant des gouttes de sang sur le sol, selon les images relayées par les médias turcs.
Le président du principal parti d’opposition, le CHP, Ozgur Ozel, a exprimé sa profonde honte face à cette situation.
« Les députés de l’AKP, qui ne reconnaissent pas la loi et n’appliquent pas les décisions de la Cour constitutionnelle, transforment le Parlement en une arène de violence ». Le Parti pro-kurde DEM a également condamné fermement cette agression.
En réponse à cette bagarre, le président du parlement, Numan Kurtulmus, a annoncé qu’une sanction de « condamnation » serait imposée aux deux députés à l’origine de cet affrontement. La session parlementaire, au cours de laquelle la décision de la Cour constitutionnelle sur la restitution du mandat de Can Atalay devait être examinée, a été suspendue.
Can Atalay a été élu en mai 2023 alors qu’il était déjà en prison. Déchu de son mandat parlementaire en janvier, cet avocat et député du Parti des travailleurs de Turquie (TIP) est l’objet d’une controverse judiciaire. Il a été condamné en avril 2022 à 18 ans de prison pour avoir prétendument tenté de renverser le gouvernement en collaboration avec le philanthrope Osman Kavala, également condamné à la prison à vie.
La Cour constitutionnelle a déjà ordonné à deux reprises la libération de Can Atalay, soulignant que ses droits à la liberté, à la sécurité individuelle et à la participation politique avaient été violés. Ces décisions ont toutefois été contestées par la Cour de cassation, entraînant une impasse juridique qui continue d’agiter la scène politique turque.
Ben Tshokuta