Haïti : le premier ministre Garry Conille évacué sous les tirs des gangs après une visite à Port-au-Prince
La situation sécuritaire en Haïti continue de susciter de vives inquiétudes, illustrée par un incident récent impliquant le Premier ministre Garry Conille. Lors d’une visite à l’hôpital de l’Université d’État à Port-au-Prince, le chef du gouvernement a dû être évacué en urgence après des tirs d’armes automatiques dans la zone, témoignant ainsi de la fragilité du contrôle étatique face à la montée en puissance des gangs armés.
Cet incident s’est produit alors que Conille achevait sa visite du plus grand établissement hospitalier du pays. Des individus ont ouvert le feu, provoquant une évacuation rapide et chaotique du Premier ministre. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre des policiers cherchant désespérément à se mettre à l’abri pendant que les coups de feu retentissent autour d’eux. Grâce à l’intervention conjointe des forces de police haïtiennes et des agents kényans de la mission multinationale de sécurité soutenue par l’ONU, le dirigeant a pu être mis en sécurité.
Le quartier où se trouve l’hôpital universitaire est tristement célèbre pour son emprise des gangs. Cet établissement a même été contrôlé par ces groupes armés pendant plusieurs mois, jusqu’à ce que la police nationale parvienne à en reprendre le contrôle au début du mois de juillet. Cet épisode met en lumière la fragilité de l’autorité étatique, même dans des lieux aussi cruciaux qu’un hôpital.
Les statistiques de l’ONU révèlent une situation alarmante : près de 600 000 personnes sont actuellement déplacées en Haïti, avec une augmentation de 60 % depuis mars dernier. Les gangs, qui dominent une grande partie de Port-au-Prince, sont responsables de crimes graves tels que meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
Ben Tshokuta